Cette croix est taillée dans un bloc de granit et repose sur un socle pyramidal massif, également monolithe. Le sommet de la croix est mutilé, le bras supérieur est cassé. L’ensemble présente un décor sculpté en relief sur ses deux faces, caractéristique des croix de dévotion des campagnes limousines. L’avers montre une représentation fruste du Christ crucifié, inscrit dans un médaillon festonné, sculpté en faible relief. Le Christ y est figuré avec une tête ronde, les bras étendus, le corps droit et les jambes jointes. Aucune croix n’est sculptée autour de la silhouette. Ce style naïf et dépouillé témoigne d’un travail réalisé par un artisan local ou un sculpteur populaire. Sur le revers, très usé par le temps, se devine une représentation de la Vierge à l’Enfant. On distingue une figure féminine debout, de face, tenant sur son bras gauche un petit personnage, probablement l’Enfant Jésus. Cette image suit un schéma classique de la Vierge en Majesté. Par son double décor, cette croix exprime à la fois le message de la Passion (face du Christ) et celui de la tendresse mariale (face de la Vierge). Le style, l’usure et la technique de taille permettent de situer son exécution entre le XVe et le XVIIe siècle. Il s’agit d’une croix de dévotion rurale, sans doute érigée à l’initiative d’un hameau voisin ou d’un particulier, en lien avec un vœu ou dans une démarche de protection religieuse.*
Source : Claude Royère