Le nom de Cambo, qui signifie courbe, en l’occurrence, la courbe très marquée que décrit la Petite Creuse à l’est, au nord et à l’ouest de la commune, apparaît pour la première fois en 851, dans un acte de Charles II le Chauve. Ce toponyme désigne alors ce qui deviendra plus tard le village de Chambon-Sainte-Croix. Le prieuré de Chambon-Sainte-Croix est mentionné pour la première fois en 1085, dans le Cartulaire de l’abbaye de Bénévent, sous le nom de Cambonium. Il dépend alors du prieuré d’Aureil. Vers 1100, une charte indique que Guillaume de Malval fait don des terres de l’actuel hameau de Puy-Manteau (Podio-Mantel) à l’église de Chambon. Avant la fin du XIIe siècle, cette église est devenue un prieuré-cure, intégré au ressort de l’archiprêtré d’Anzême. Un conflit éclate alors entre les moines de l’abbaye d’Aubepierre et le prieur de Chambon, à propos du partage des terres du hameau des Forges. Un compromis intervient dix ans plus tard : les moines rachètent au prieur les terres qu’il y possédait. En 1247, un acte mentionne le prieur sous le nom de Prior de Cambonio sanctæ Crucis. L’église est en effet placée sous le vocable de la Sainte-Croix. Ce vocable n’a jamais été modifié au fil des siècles. Le vitrail du chevet, réalisé à Limoges en 1942, représente le miracle de l’Invention de la Vraie Croix par sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin. Le rattachement du prieuré de Chambon à celui d’Aureil est confirmé en 1350. Le prieur exerce également les fonctions de seigneur justicier du bourg. En 1569, au cours des guerres de Religion, le village est ravagé par les troupes protestantes de Wolfgang, duc de Deux-Ponts, en route pour rejoindre l’armée de l’amiral de Coligny. L’église subit le même sort que l’abbaye d’Aubepierre : elle est incendiée et ne sera que partiellement reconstruite au début du XVIIe siècle. Au milieu du XVIIIe siècle, l’église se trouve dans un état de dégradation avancé. Le prieur Antoine Lemoyne (1749-1783) consacrera alors beaucoup d’énergie à sa restauration.
Source : Abbé Brunet archive de la cure, wikipedia.org, Claude Royère
Remerciements :
Patrick Tixier
Nicole Charre
Georges Durand
Marie Blinet