Croix en Creuse
Les témoins de notre histoire

Cette très haute croix en granit, de section octogonale, est fixée sur un socle aux quatre angles équarris. La table carrée, simple, repose sur un piédestal en maçonnerie traditionnelle, lui-même posé sur un emmarchement de trois degrés.
Le socle de cette croix monumentale conserve plusieurs inscriptions gravées, bien que partiellement effacées par l’usure du temps. Il pourrait provenir d’un autre site.
• Face 1 : HIC SEPULTUS → Traduction : « Ici repose ». Cette formule indique la vocation funéraire du monument. Elle marquait probablement la tombe d’un défunt dont le nom, inscrit à la suite, est aujourd’hui effacé.
• Face 2 : ANNO DOMINI / 1711 → Traduction : « En l’an du Seigneur 1711 ». Cette mention fixe l’érection du monument à l’année 1711.
• Face 3 : IHS / 1711 → Le monogramme du Christ (Iesus Hominum Salvator =
• « Jésus Sauveur des Hommes »), souvent gravé sur les croix de mission et les monuments funéraires, est ici accompagné de la date 1711.
• Face 4 : Cette face porte également une gravure en capitales. La lecture la plus probable est MARIUS (ou éventuellement MARIUS S. si une lettre supplémentaire est à envisager, bien que moins visible). Il s’agit vraisemblablement d’un nom propre, peut-être celui du commanditaire.
Ce socle de croix constitue un monument funéraire du début du XVIIIᵉ siècle. Il témoigne de la pratique consistant à ériger des croix en granit, ornées d’inscriptions latines rappelant la foi chrétienne et la mémoire des défunts. La répétition de la date 1711 sur deux faces souligne probablement l’année d’édification, peut-être à l’initiative d’une famille ou d’une confrérie locale.

Source : Maurice Santinon, Claude Royère