Cette croix de forme ronde est en fonte. Elle imite le bois grâce à un travail de rusticage. À son sommet, un épi de typha est attaché au centre du croisillon par un brelage. Le bras gauche est orné d’un sarment de vigne avec ses feuilles et une grappe de raisin, tandis que le bras droit présente un épi de blé. Le fût est décoré de rinceaux de feuilles de lierre, et le dé est également constitué d’un amas de feuilles de lierre. En France, le rocaillage et le rusticage sont employés dès le XVIᵉ siècle. Aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles, ces techniques connaissent un important développement dans l’aménagement des grands jardins de châteaux, où elles servent à orner grottes, fontaines et fabriques. Le plus célèbre rocailleur de l’époque de Louis XIV fut Charles Berthier, qui contribua à l’embellissement des jardins royaux. La croix du cimetière des Deux-Églises s’inscrit dans cette tradition, transposée ici à l’art religieux populaire du XXᵉ siècle. Elle témoigne à la fois du savoir-faire local des maîtres maçons les frères Peyraud et de la persistance des techniques de rusticage et de rocaillage dans la Creuse.
Source : Claude Royère