Cette croix monumentale est réalisée en fonte ajourée. Ses extrémités sont fleurdelisées, et les bras sont ornés de motifs végétaux, notamment d’épis de blé, inscrits dans un cercle décoré de petites croix de Malte. Au centre du croisillon, sous une arcature gothique, figure le Christ en majesté (ou Pantocrator), représentation du Christ souverain. Au-dessus de sa tête, l'Esprit saint est figuré de manière inhabituelle sous la forme d’un faucon crécerelle. Sous ses pieds, un angelot aux cheveux ondulés et aux yeux baissés complète la scène. Autour de la croix centrale sont disposés les instruments de la Passion :
– un marteau, une tenaille,
– une jarre attachée à la couronne d’épines,
– ainsi que divers motifs végétaux : feuilles et fleurs de typha, grappe de raisins et feuilles de vigne, épis de blé.
La base de la croix est ornée de volutes, de feuilles d’eau, ainsi que de motifs de vigne et de raisins, dans une symbolique à la fois eucharistique et végétale. Le socle mouluré, aux angles arasés, semble être la réutilisation d’un ancien bénitier. L’ensemble repose sur une large table rectangulaire en granit, elle-même posée sur un piédestal en béton. L’église de Budelière, dédiée à saint Gaudens et saint Clair, a été édifiée en 1852. Lors d’un voyage officiel dans les stations thermales de Néris-les-Bains et Évaux-les-Bains, Napoléon III, alors en séjour au château de Villederie chez le comte de Lapelin, aurait procédé à son inauguration. La présence impériale se manifeste également dans le mobilier liturgique : les quatre chandeliers autour du tabernacle (deux de chaque côté du maître-autel), ainsi que la croix du chœur, portent l’inscription suivante : « Donné par Sa Majesté Napoléon III à l’église de Budelière, 1870. »
Source : Henry Nore, Yves Rouchon, Claude Royère