Lépinas fut autrefois une paroisse de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, dépendant de la commanderie de Maisonnisses et du grand prieuré d’Auvergne. Le commandeur de Maisonnisses y exerçait les droits seigneuriaux et percevait la dîme en tant que seigneur et dîmier général, disposant également du droit de mainmorte. Au fil des siècles, cette commune porta plusieurs noms : Ecclesia Sancti Petri de Lespinas en 1182, Lespinas en 1504, Dominus de Lespinas en 1512. Lépinas était une cure relevant de l’ancien archiprêtré de Bénévent. En 1755, Jean Geay y fut nommé curé ; il donna sa démission en 1790. La famille de Chaussecourte posséda la seigneurie de Lépinas : Antoine de Chaussecourte, époux d’Anne de La Roche-Aymon, en était seigneur en 1609 ; leur fils René le fut en 1635, puis leur petit-fils Louis en 1660. Durant la Seconde Guerre mondiale, Lépinas fut un centre important de la Résistance. Entre 1942 et 1944, trois points principaux de ralliement virent le jour. L’école de Lavaud, où enseignait Suzanne Boiron, institutrice acquise très tôt aux idéaux de la Résistance, servit de point de passage et de refuge pour de nombreux proscrits, quelles que soient leurs appartenances politiques. Des réfractaires au Service du travail obligatoire (STO) y trouvèrent un abri, avant d’être orientés vers des caches dans la région. Le futur chef départemental des FFI de la Creuse, Albert Fossey, dit François, fréquenta régulièrement cet établissement durant l'organisation des maquis. C’est aussi là qu’Eugène France, figure héroïque de la Résistance communiste, passa sa première nuit de clandestinité. Le village de Rissat abrita, dès 1942, un groupe de résistance communiste dirigé par un ancien des Brigades internationales, Adolf Low, juif allemand. Le village du Coux devint un point de ralliement pour de nombreux réfractaires du STO. En avril 1943, le commandant Fossey y regroupa les volontaires du secteur, y établit son poste de commandement et y installa son état-major. De nombreuses opérations furent lancées depuis ce lieu. Repéré, le groupe du Coux dut se replier vers Bellesauve, sur la commune de Janaillat, le 31 mai 1944. Dans ce secteur boisé et isolé, que l’on ne traverse guère par hasard, ces groupes de résistants, pourtant très divers dans leurs convictions, vécurent en bonne intelligence, s’entraidant et se rendant visite. À ce titre, ce petit territoire creusois peut être considéré comme un véritable creuset de la Résistance départementale.
Source : wikipedia.org, André Lecler dictionnaire de la Creuse, Claude Royère
Remerciements :
Régis Parayre
Sébastien et Daniel Vergnaud
Eliane et René Montégudet
Francis Martel
Paula Lecomte
Jean-Pierre Verguet
Eliane et Henri Gauthier
Gisèle Michon
Frédérique Pageard