Cette croix en granit sculpté, datée de 1524, constitue l’un des rares exemples de calvaires anciens conservés dans la Creuse. Elle repose sur un fût cylindrique d’environ cinq mètres de hauteur, élevé sur un autel en granit, simple et massif, qui lui sert de base. La date « 1524 » est gravée en creux sur le champ de la table d’autel. Sur l’avers : le croisillon est plus haut que large, avec un renflement circulaire en son centre qui fait également office de couronnement. Les extrémités du croisillon sont fleuronnées. Au centre, se tient un Christ en croix, encadré par deux personnages debout : à droite, un personnage tourné vers le Christ tend les mains pointées dans sa direction. À gauche, un personnage de face croise les bras sur la poitrine. Tous deux sont vêtus de longs vêtements, probablement des apôtres ou des saints témoins de la Crucifixion. Sur le revers : le revers de la croix représente une Vierge debout, les pieds posés sur la tête d’un ange, dans une posture d’intercession. Juste au-dessous, un renflement de la pierre porte la date de 1524. De chaque côté de la Vierge se tiennent deux statuettes adossées, figurant des moines ou religieux, tournés vers elle dans une attitude de prière. Ils tiennent en main un objet, vraisemblablement un livre ou un bréviaire, symbole de leur foi et de leur fonction liturgique. La base du fût est de section carrée, tandis que sa partie supérieure est ronde. La transition entre ces deux formes a été assurée avec élégance par quatre petites colonnettes, qui atteignent environ un tiers de la hauteur totale. Trois liens de pierre, dont deux très rapprochés, maintiennent ces colonnettes contre le fût, créant un effet d’unité architecturale et de finesse. Malgré les siècles écoulés, quelques restes de polychromie sont encore visibles en 2022, témoignant de la richesse décorative originelle de ce calvaire.
Source : Pierre de Cessac, macon-creuse.com, Frédéric Gravier, Claude Royère