Croix en Creuse
Les témoins de notre histoire

Cette colonne tronquée, souvent appelée par erreur « croix cassée », se situe au milieu de la forêt. En voici l’histoire : Émile Girodias, sans enfants, était propriétaire du château du Boisquereau avant 1897. Il décida de construire un mur en pierre sur sa propriété en utilisant le matériau trouvé sur place. Pour cela, il fallait faire exploser un énorme rocher. Émile Girodias alla chercher deux bidons de « chédite » au château, ainsi qu’une échelle en très mauvais état. En montant sur cette échelle avec les bidons, les barreaux se cassèrent, provoquant sa chute. Une énorme explosion se produisit alors, le blessant grièvement. Il fut transporté dans son château, où, sur son lit de mort, il fit appel à son frère Henry Girodias, propriétaire du château de Saint-Maixant, pour lui dire : « Je vais mourir, je te lègue mon château et ma fortune. » Après quelques jours de souffrance, Émile Girodias décéda et fut inhumé dans le caveau familial du cimetière de Mautes. Le mur ne fut jamais achevé, mais son frère décida de faire ériger un monument en son honneur et d’enterrer son bras au pied de cette colonne tronquée. La colonne symbolise la vie et constitue une forme particulière de l’arbre de vie, trait d’union entre la terre et le ciel. Elle est souvent utilisée pour les sépultures de soldats et symbolise l’axe du monde. Brisée, elle évoque la mort prématurée d’un jeune homme ou d’un homme en pleine force de l’âge. La colonne tronquée ou brisée est l’équivalent de l’obélisque tronqué.

Source : Pascal Pinton, Michel Bersol, Jean Marie Landon, Claude Royère