Cette croix, autrefois en fonte, a disparu après s’être brisée. Il en subsiste aujourd’hui le haut fût en granit, composé de trois parties : un sommet cubique se transformant en tronc de pyramide, une partie centrale monolithe et une base carrée. Cet élément témoigne de la permanence du lieu de culte ou de mémoire malgré la disparition du monument d’origine. Un document d’archives nous éclaire sur le passé de la seigneurie où se dresse cette croix, en 1604, Antoine Boiron, procureur du roi en la châtellenie d’Ahun, afferma pour cinq ans à Gilbert Daguet, marchand, la seigneurie de la Villatte, comprenant domaine, cens, rentes, dîmes et charnages, pour la somme de 150 livres par an. Le cens était une redevance annuelle due par le tenancier au seigneur, pesant sur la censive. En principe fixe et perpétuel, il pouvait être payé en argent ou en nature. Le charnage, quant à lui, désignait la période pendant laquelle il était permis de consommer de la viande. On disait d’ailleurs qu’on faisait meilleure chère en charnage qu’en carême. Ainsi, la croix actuelle, bien que mutilée, conserve le souvenir d’un lieu autrefois intégré à la vie seigneuriale et religieuse du territoire.
Source : Claude Royère