Sur la voie publique, devant le nouveau cimetière, s’élèvent deux croix restaurées. La première, en granit, repose sur un soubassement constitué d’un bloc ayant sensiblement la forme d’une demi-sphère, dans lequel s’encastre le fût. Celui-ci présente, aux deux tiers de sa hauteur, une bague moulurée en forme d’ondulation. La partie supérieure figure, sur ses deux faces, le même sujet, le Christ en croix. À sa droite se tient un personnage identifié sans doute possible comme le centurion Longin, perçant de sa lance le flanc du Christ, à sa gauche un autre personnage difficile à déterminer, l’usure de la pierre ne permettant pas d’identifier clairement son attribut. On peut toutefois supposer qu’il s’agit du soldat présentant à Jésus l’éponge imbibée de vinaigre. Cette scène pourrait ainsi correspondre à une crucifixion symbolique, fréquente dans l’art médiéval, où les deux personnages aux côtés du Christ représentent l’Église et la Synagogue. La sculpture de cette croix apparaît rude et dépouillée. Aucun détail stylistique ne permet de la dater avec certitude.
Source : Louis Lacrocq, sciences archéologiques de la Creuse 1926, dessin de Henri HUGON 1926, Claude Royère