Cette croix fleurdelisée est en fonte ajourée. Au centre du croisillon figure un soleil rayonnant, symbole de la lumière divine. Parmi les éléments figurés, on remarque également un serpent s’introduisant dans une amphore, motif énigmatique souvent interprété comme une allusion à la tentation, à la guérison ou à la vie éternelle, selon les contextes symboliques chrétiens. La croix est scellée dans un petit socle en granit, lui-même posé sur une large dalle servant à protéger la fontaine située en contrebas. Ce dispositif associe ainsi étroitement la symbolique chrétienne à la source, rappelant la fonction purificatrice de l’eau et l’importance des lieux de dévotion rurale. La fontaine est dédiée à saint Symphorien d’Autun, patron de la paroisse de Bussière-Dunoise. Ce jeune saint fut martyrisé à Autun, en Bourgogne, vers l’an 180. Né aux alentours de 159 dans une famille chrétienne noble et cultivée, Symphorien vivait dans une cité où les anciens cultes, notamment celui de la déesse Cybèle, étaient encore bien vivants. Un jour, alors que la statue de Cybèle était portée en procession dans les rues de la ville, Symphorien refusa de participer à cette vénération et se moqua même du cortège. Arrêté sur-le-champ, il fut conduit devant Héraclius, gouverneur de la province. Interrogé sur son comportement, il affirma avec fermeté qu’en tant que chrétien, il n’adorait que le seul Dieu véritable. Cette profession de foi lui valut d’être condamné à mort. Le culte de saint Symphorien s’est largement répandu en Gaule, notamment dans les diocèses de Bourgogne, du Centre et du Sud-Ouest, où il fut vénéré comme modèle de fidélité chrétienne face au paganisme.
Lexique : Symboles du serpent
Source : Jeanne et Pierre Boulais, Claude Royère