Croix en Creuse
Les témoins de notre histoire

Cette croix de procession en métal, de style fleurdelisé, se distingue par sa richesse iconographique et ornementale. Le titulus « INRI » est soutenu par un ange, et au centre du croisillon figure un Christ en croix, entouré d’un soleil rayonnant, symbole de la lumière divine. Le pommeau est orné d’une couronne finement ciselée, attachée par un brelage. Il est décoré d’un feston en « queue de mouton », dans lequel sont sculptés des épis de blé et des grappes de raisin, motifs eucharistiques symbolisant le pain et le vin de la communion. La hampe, également en métal, prolonge la croix avec sobriété et élégance. Autrefois, cette croix était utilisée lors des processions religieuses qui rythmaient la vie spirituelle de la paroisse de Bussière-Dunoise. Deux grandes processions sont attestées :
• La procession de la Vierge, organisée le 15 août, jour de l’Assomption, jusqu’à la « croix du Plot » ;
• La procession de la Fête-Dieu, qui empruntait les chemins menant aux croix de Taltier et de La Brégère.
Ces manifestations de piété populaire ont disparu vers 1965. Aussi appelée fête du Corpus Christi ou fête du Saint-Sacrement, la Fête-Dieu est proprement désignée par ce nom en langue française. Elle célèbre la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie et commémore l’institution de ce sacrement. C’est une invitation à approfondir la signification de l’Eucharistie et sa place dans la vie chrétienne. Cette fête a été instituée à la suite des débats théologiques provoqués par l’hérésie de Bérenger de Tours au XIIe siècle et des visions mystiques de sainte Julienne de Cornillon, religieuse belge. En 1264, le pape Urbain IV officialise la fête par la bulle Transiturus de hoc mundo. En 1318, Jean XXII recommande l’organisation d’une procession publique pour manifester la foi en la présence réelle du Christ dans l’hostie consacrée. C’est dans ce cadre que fut inventé l’ostensoir, objet liturgique destiné à contenir et exposer l’hostie à l’adoration des fidèles. Autrefois, le prêtre portait l’Eucharistie à travers les rues du village décorées de draperies et de guirlandes. Les fidèles se rendaient de reposoirs en autels provisoires, installés pour l’occasion, en marchant sur un tapis de pétales de fleurs.

Source : Jeanne et Pierre Boulais, Claude Royère