Cette croix en granit, simple, repose sur un petit socle inséré dans une table carrée moulurée. Le piédestal, composé de deux parties, est lui-même posé sur une dalle rectangulaire. Un pèlerinage dédié à saint Blaise avait lieu autrefois le 3 février, jour de sa fête. Ce jour-là, on menait les bestiaux à la fontaine afin de leur faire boire de l’eau bénite, réputée les protéger des maladies et favoriser leur prospérité. D’après les actes de saint Blaise, rédigés en grec, celui-ci fut d’abord médecin à Sébaste, en Arménie, sa ville natale. Il exerçait son art avec une capacité remarquable, une grande bonté et une profonde piété. À la mort de l’évêque, l’acclamation populaire le désigna pour lui succéder. Sa sainteté se manifesta par de nombreux miracles, les gens accouraient de toutes parts pour solliciter la guérison de leur âme ou de leur corps et même les animaux venaient en troupeaux recevoir sa bénédiction. En 1827, alors que La Forêt-du-Temple était encore sous la tutelle administrative de Nouziers, des habitants de cette commune, jaloux de la ferveur portée à saint Blaise, auraient tenté de dérober sa statue. Leur tentative aurait été contrecarrée par une violente tempête. Un sabotier de Nouziers, se vantant de pouvoir en sculpter une autre, n’y parvint jamais, quelle que soit l’essence de bois utilisée ou le nombre d’essais entrepris.
Source : Andrée et Jean Pierre Clavaud, Claude Royère