Croix en Creuse
Les témoins de notre histoire

Sur ce coffre funéraire orné d’une croix pommelée, des gravures indiquent qu’un cœur y serait conservé. Placé entre le chœur et une abside, j’ai déchiffré les inscriptions suivantes, gravées en creux :

CYGIST LE ♡ DE NOBLE ET
SCIENTIFIQUE
MR B . DE SALIGNACQ VI
DECEDE
16 DE M
R S
1557
Sur le socle de la croix, on aperçoit une petite croix grecque et les lettres BOS, gravées sur son socle :
+
BOS

Un calice et un écusson avec un cœur suspendu sont sculptés sur l’avers du coffre. Il s’agit sans doute de la sépulture d’un ancien prieur commendataire.
Commendataire : ce terme désigne en jurisprudence un ecclésiastique séculier pourvu par le pape, à titre de commande, d’un bénéfice régulier, tel qu’une abbaye ou un prieuré, avec le droit d’en percevoir les revenus tant qu’il en est possesseur. La qualité de commendataire s’oppose à celle de titulaire. On distingue ainsi des abbés et des prieurs commendataires. Le concile d’Aix, tenu en 1585, impose aux bénéficiaires commendataires de mener une vie intermédiaire entre celle des religieux réguliers et celle des ecclésiastiques séculiers, tant dans leurs vêtements que dans leur nourriture et leurs meubles. Il prescrit qu’ils portent une tonsure plus large que celle des séculiers et rappelle que l’administration des biens monastiques ne leur a pas été confiée pour vivre dans le luxe, la prodigalité, ni pour enrichir leurs familles, mais pour en faire un usage pieux, en gardiens responsables d’un bien qui ne leur appartient pas et dont ils devront rendre compte devant Dieu.

Source : Claude Royère