La lanterne des morts de Saint-Agnant-de-Versillat se présente sous la forme d’une tour creuse de plan hexagonal, construite en pierre de taille. Le fût est élancé et rythmé par des colonnettes engagées sur chacune des arêtes. La partie supérieure est constituée d’un pavillon ajouré, percé de baies ouvertes, permettant la diffusion de la lumière. Ce pavillon est surmonté d’un toit pyramidal en pierre, terminé à son sommet par une boule sculptée. À la base, une petite porte rectangulaire donnait accès à l’intérieur afin d’y monter la lampe ou le fanal. L’ensemble atteint une hauteur d’environ 8 mètres, ce qui en fait l’une des lanternes les plus élancées du nord de la Creuse. Les lanternes des morts avaient pour rôle d’accueillir, à la tombée de la nuit, une bougie allumée placée dans leur partie sommitale. Ce feu symbolisait : la présence des âmes dans l’attente de la Résurrection, un repère spirituel pour les vivants, parfois aussi un signe visible pour les voyageurs circulant de nuit. Elles sont principalement présentes dans le centre et l’ouest de la France, notamment en Limousin. La lanterne se trouvait à l’origine dans l’ancien cimetière, situé autour de l’église. Elle a été déplacée au cours du XIXᵉ siècle, vraisemblablement en 1869, lors de la translation du cimetière vers son emplacement actuel.

Source : André Lecler dictionnaire de la Creuse, Claude Royère