Croix en Creuse
Les témoins de notre histoire

Au-dessus d’une fenêtre de Saint Léger le Guérétois, se développe un élégant décor sculpté en granit, composé : d’une accolade, formée de deux arcs en contre-courbe se rejoignant en pointe au sommet, d’un écu central en relief, aujourd’hui entièrement lisse, signe manifeste d’un bûchage d’armoiries, de petits motifs latéraux sculptés en faible relief, probablement d’inspiration végétale stylisée. La sculpture, bien que discrète, demeure parfaitement lisible malgré l’érosion et les remaniements successifs du bâti. L’accolade est un motif caractéristique de l’architecture gothique civile de la fin du Moyen Âge, que l’on retrouve aussi bien sur certaines demeures bourgeoises que sur des bâtiments liés au commerce ou à l’administration locale. Sa présence signale une volonté d’ornementation et donc un statut social supérieur à la maison paysanne ordinaire. Le blason central bûché indique avec une forte probabilité que la maison a appartenu à un propriétaire possédant des armoiries, sans doute : un notable local, un officier, un propriétaire foncier ou un membre de la petite noblesse. Les motifs sculptés latéraux, d’ordre décoratif végétal, participent au vocabulaire ornemental du gothique tardif, et traduisent un souci d’embellissement durable de la façade. Le bûchage volontaire des armes est très vraisemblablement intervenu à la Révolution française, période durant laquelle de nombreux symboles de l’Ancien Régime ont été martelés. Datation proposée, fin du XVe siècle, début du XVIe siècle.

Source : Claude Royère